La consommation excessive d’alcool impliquée dans près de 9% des cas d’HTA chez les hommes

La consommation d’alcool est un facteur de risque important d’HTA. Selon les repères à moindre risque établis par une expertise collective, il ne faut notamment pas dépasser 10 verres d’alcool par semaine pour protéger sa santé, rappellent Amélie Gabet de Santé publique France (SPF) et ses collègues.

Dans cette étude, ils ont voulu estimer le nombre de cas d’HTA attribuables à la consommation d’alcool dépassant ce repère au sein de la population française de métropole, de 18 à 74 ans, et utilisé une approche par fraction attribuable à l’alcool.

Celle-ci a été calculée avec les risques relatifs d’HTA pour différents niveaux de consommation d’alcool issus de la méta-analyse la plus récente et la prévalence des niveaux de consommation d’alcool déclarés et corrigés à partir des données du baromètre de SPF de 2017. La prévalence de l’HTA estimée en 2015 dans l’étude Estéban a été extrapolée à l’ensemble de la population française de métropole.

Les chercheurs ont calculé que sur 2014-2016, au total, 655.000 personnes entre 18 et 74 ans en France métropolitaine seraient hypertendues du fait de leur consommation d’alcool, soit une fraction attribuable de 5,5%. Parmi 6.999.604 hommes hypertendus et 4.800.632 de femmes hypertendues, respectivement 624.000 cas et 31.000 cas seraient attribuables à une consommation moyenne de plus de 10 verres d’alcool, soit une fraction attribuable de 8,9%, et 0,6%. La fraction attribuable ne variait pas de manière significative selon les classes chez les femmes (entre 0,3% et 0,7%) mais elle augmentait chez les hommes, passant de 6,3% chez les 18-34 ans à 10,7% chez les 65-74 ans.

Ces données montrent que la fraction attribuable à l’alcool dans l’HTA est plus élevée chez les hommes du fait d’un dépassement du nombre de 10 verres par semaine et beaucoup plus importante par rapport aux femmes. Le nombre de cas au total est conséquent, commentent les auteurs. Pour eux, ces résultats appellent la mise en œuvre de mesures de prévention primaire et secondaire adaptées.